Carte-postale du bout du monde

Voilà ce que certains ont reçu par mail le 17 avril dernier :
Salut tout le monde !
[C’est long mais vous pouvez en lire un bout chaque soir avant de vous endormir]

Le blog ne donne plus de signe de vie depuis plusieurs jours… ça fait parti des petits miracles chinois. Ici, internet n’a pas les mêmes contours. Facebook n’existe pas, Youtube non plus. Certains services Google sont inaccessibles. Et à côté de ces mastodontes du web, mon petit blog WordPress est également invisible. Donc voici une carte-postale du bout du monde (j’ai quand même troqué le papier/crayon contre un clavier pour des raisons pratiques).

Les aventures se sont arrêtées à la baie d’Ha Long dans le nord du Vietnam. C’était le 28 mars. Que s’est-il passé depuis ?

Hanoi, Vietnam
Nous avons passés quelques jours à Hanoi, la capitale. Moins d’immeubles que dans la dynamique Saïgon mais les petites rues commerçantes ont un certain charme. Chacune est spécialisée dans un domaine : la rue des selles de scooters, celle des couches pour bébé, celles des ampoules et des LEDs… Pour le chaland qui fait ses courses c’est quand même plus de distance à parcourir que dans les rayons d’un supermarché.
Centre du pouvoir oblige, la ville n’échappe pas à quelques symboles comme le Mausolée d’Ho Chi Minh (imposant cube noir style église de la Madeleine).
Les trucs bien qu’on a vu :
– le temple de la littérature (les étudiants viennent prier en quête de bonnes notes aux examens plutôt que de réviser, quelle ineptie ;-) ),
– le musée d’ethnologie : permet d’apprécier les nuances culturelles du pays et de voir de vraies maisons rurales (déplacées) représentatives des différentes ethnies. Certaines sont assez surprenantes comme celle qui a un toit abrupte de plusieurs mètres de haut, perchée sur des pilotis de 3 mètres et un petit plancher tout fin…
– la promenade au bord du lac au nord et les rues commerçantes du centre ville.

Une bouteille à la mer
Nos sacs s’étant un peu alourdis au fil du voyage, nous avons décidé de nous envoyer un joli coli (en France) (On s’est auto-écrit, comme si on n’avait pas d’ami). Notre cher petit carton ayant pris la voie des mers plutôt que celle des airs (trop onéreuse), il est très certainement dans un porte-containers au beau milieu de l’océan à l’heure qu’il est. On croise les doigts pour qu’il arrive à bon port (d’ici deux à trois mois).

Hong-Kong, Chine (depuis 1997)
Après Bangkok, la Birmanie, le Cambodge et le Vietnam, nous voulions faire un saut de puce à Hong-Kong avant d’attaquer la Chine (façon de parler parce que c’est perdu d’avance). Seulement Hong-Kong a beau être chinois depuis 15ans, la région a une certaine autonomie et des lois propres. Pas besoin de visa pour Hong-Kong mais notre visa chinois ne permet qu’une entrée… et passer de Hong-Kong à la Chine continental étant considéré comme une entrée en Chine, nous n’avons donc pas eu d’autre solution que de prendre un avion d’Hanoï à Hong-Kong (vous avez suivi ?).
Notre progression quasi linéaire jusqu’ici dans les stades de développement économique des pays visités est subitement devenue exponentielle. Pour les non-matheux, ça veut juste dire qu’Hong-Kong est le zénith de la société de consommation. Une ville faite de commerces, de centres commerciaux et de commerces (je l’ai dis déjà ?). C’est Time Square partout, des panneaux lumineux à gogo et des enseignes mondiales. Mondialisation, standardisation, une ville cosmopolite et (d)étonnante. C’est comme la dérive des continents : un morceau de capitalisme mûr à point à rencontré les 15% communistes de la population mondiale.
Notre arrivée a été quelque peu mouvementée. Notre hôtel était au treizième étage d’un immeuble mixte (85% indiens, 15% noirs). Suivant les heures de la journée, il fallait faire entre 10 et 15 minutes de queue devant les ascenseurs (pairs ou impairs, ‘faut pas se tromper). Mais malheureusement ce soir là, on a trouvé porte close. Le voisin de palier a appelé pour nous le gérant de l’hôtel qui a été dans l’incapacité de venir car… il était toootalement saoul. Solution de secours : une nuit dans une chambre d’une propreté moyenne au taux d’humidité moyen. Les jours suivants se sont mieux passés. Reste qu’à Hong-Kong les hôtels sont chers et les chambres minuscules (8m² douche incluse).
Les trucs bien à HK :
– Le Heritage Discovery Center (un musée gratuit dans un joli parc)
– Le musée d’Histoire de Hong-Kong : vraiment très bien fait. Il nous a fallu deux visites pour en venir à bout. Reconstitutions et films vous font traverser les époques et vivre la guerre de l’opium, l’occupation japonaise, etc…
– Sur l’île, un jardin botanique et zoologique agréable au milieu des gratte-ciel. Un musée du thé et son concours annuel de poterie qui permet de voir des tasses et théières très imaginatives.
– Le spectacle son et lumière de l’avenue des stars. Chaque soir à 20h, des lasers placés sur une quinzaine de gratte-ciel illuminent la baie pour un sympathique petit pestacle.
– IKEA (oui.. on a visité un magasin et c’était aussi bien que chez nous :)

P.S. : Aude, qui avait perdu son iphone 3GS sur l’île de Cat Ba (Vietnam), est l’heureuse propriétaire d’un nouvel iphone 4S (mais son banquier est bien moins heureux).

Shenzhen, Chine
Pour quitter Hong-Kong et passer en Chine, il suffit de prendre le métro. Les lignes de HK et Shenzhen se rejoigne à la frontière. Si le nom de Shenzhen vous dit quelque chose c’est parce que c’est l’usine du monde. Enfin, là où l’Etat chinois à choisi de favoriser l’implantation des usines électroniques du monde occidental. Du coup, environ 12/13 millions d’âmes y vivent.
Pour la première fois du voyage, nous avons eu de la pluie ! (Je ne me souvenais plus bien de ce que ça faisait, ba ça mouille). On a profité d’une éclaircie pour visiter « Splendid China », un parc a mi-chemin entre France miniature et le Puy du fou. Les sites et monuments chinois sont représentés en miniatures, et dans une autre partie, on peut assister à quelques représentations des différentes ethnies de Chine. C’était kitsch mais le spectacle équestre (reconstitution de je-ne-sais-plus quelle bataille) était impressionnant.
La promenade lèche-vitrine dans le quartier des téléphones portables et des composants informatiques s’est soldée par un échec. Lorsque j’ai voulu acheter quelque chose, j’ai réalisé (nounouille) que je n’avais pas d’argent sur moi. Le temps de trouver un distributeur HSBC*, les magasins étaient fermés. J’ai donc économisé de l’argent.

* Pourquoi HSBC ? Parce que c’est la seule banque qui ne prend pas de frais bancaire/de change quand vous retirez de l’argent à l’étranger. (Avec mon autre banque, j’ai entre 5 et 8€ de frais à chaque retrait suivant la somme, ce qui, vu notre budget serré, serait une ruine sur le long terme).

Guangzhou (Canton), Chine
A deux heures et demi de bus de Shenzhen, Canton est également une gigantesque mégapole d’environ 13 millions d’habitants (Qui comptent vraiment tous les migrants ruraux qui viennent chercher une nouvelle vie en zone urbaine ?)
Une petite île au sud de la ville (Shamian) conserve tout le charme et la tranquillité de l’ancienne concession française et britannique. Le marché médicinal vaut le détour également (plein de choses séchées : des vers à soie, des hippocampes, et d’autres non identifiées). Catégorie « culture », la tombe du roi Nayue découverte récemment est une perle rare car elle n’a pas été pillée en 2000 ans. On peut ainsi voir de véritables trésors dans le musée : des objets en bronze et en jade finement sculptés ainsi que quelques reste d’os des heureux sacrifiés qui périr en guise d’offrande.
Dans la rubrique « ne perdons pas nos repères », nous sommes allés au ciné. Le choix des films en anglais étant limité, nous avons vu John Carter (un Disney en 3D) qui s’est avéré pas si mal. Par contre, nos habitudes culturelles doivent diverger en la matière : l’ouvreuse reste pendant toute la séance devant un petit rideau qui ne masque pas vraiment la lumière (du coup la salle n’est pas dans le noir), les gens discutent (à voix basse quand même), la séance commence en avance (^^ on a raté le début), et la lumière se rallume brutalement avant le générique de fin (moi qui lit tout jusqu’au bout…). C’était un petit ciné un peu vétuste… ce n’est peut-être pas pareil dans un complexe plus récent.

Beijing (Pékin), Chine
Après quelques tergiversations sur les destinations de notre périple nous avons finalement pris l’avion (encore !) pour Beijing.
La ville de Xi’an (qui abrite l’armée de terre cuite) mériterait le détour mais elle est au beau milieu du continent et il faudrait passer quelques dizaines d’heures dans les transports pour y aller. De même, nous aurions bien fait un coucou à Shanghai (que nous avions découvert lors de la World Expo de 2010) mais c’est loin.
Première surprise en arrivant à Pékin : un ciel bleu ! Bon, ça n’a pas duré mais c’est déjà ça. On l’a eu deux jours, après le brouillard typique de toutes ces grosses villes asiatiques est revenu mais un peu moins dense qu’au sud. Deuxième surprise agréable : le rythme est plus cool, moins de circulation et moins de bruit. On dirait que ce sont les méridionaux asiatiques.
Nous n’avons pas encore visité la cité interdite mais déjà vu la place Tian’anmen et ces monuments staliniens. Nous n’avions pas visité le mausolée d’Ho Chi Minh donc pas de raison de voir celui de Mao (tous ces sympathiques leaders communistes que je rate tout de même…). En revanche le Musée Nationale (qui est sur la place) est sympa (même s’il faut pratiquer la double lecture des explications historiques de la glorieuse Chine).
Au sud de la ville nous avons visité le temple du Ciel et son immense parc avec de vieux chinois qui jouent au Xiangqi et ce chamaillent.
Hier en revanche, grosse mésaventure… On devait aller voir la grande muraille. Le guide (jeune qui parle un anglais parfait et a fait une partie de ses études d’architecture en Australie) nous emmène d’abord dans un musée/boutique de la soie puis un magasin de thé. Bon, rien d’anormale… On n’a pas payé trop cher notre excursion donc il y a des contreparties (c’est le jeu). Ensuite, nous voilà devant les installations olympiques de Pékin (à 5min de voiture). Il nous invite à faire un tour… et pof, tour de magie, disparait. Tout comme notre argent (environ 35€). Il nous a fallu une heure et demi pour trouver un métro (c’est grand). Parce que ça ne suffisait pas, on s’est rendu compte qu’Aude n’avait plus de porte-monnaie (environ 45€ à l’intérieur).
Après la semi-arnaque du visa cambodgien trop cher (35€), la grosse arnaque du faux taxi-meter de Saigon (33€), voici donc la fausse excursion à la grande muraille (80€).
Pour décompresser et dilapider quelques euros (l’acte d’achat libère de la dopamine normalement), nous sommes allés au CITS (un bureau dans l’hôtel International), seul lieu habilité à vendre des billets pour le trans-mongolien. « Et de quoi est-ce que je me rends pas compte » le soir en rentrant… ? J’y ai oublié mon téléphone (Ô sacro-saint téléphone qui n’est jamais à plus de vingt centimètres de moi (j’avais même envisagé la greffe), lui que je n’ai jamais oublié nul part…). Evidemment, lorsqu’on est repassé au CITS, le téléphone n’y était plus et personne n’a rien vu.
Y’a des jours comme ça…

Bref, demain matin, on devrait démarrer sur des bases saines. Nous prenons le train pour Chengde afin de découvrir les palais d’été des empereurs chinois. Une nuit sur place puis retour à Pékin d’un meilleur pied.

P.S. : Cartes-postales
Pour l’instant nous n’en avons achetée/écrite aucune et rien ne dit que ce sera le cas d’ici mi-mai… C’est bête, mais à voyager en mode « petit budget », le prix des cartes et surtout des timbres nous ont découragés dans de nombreux pays. Si nous en achetons c’est forcément 25 chacun… Et parfois y’a eu le manque de motivation aussi ;-) Il faudra peut-être vous contenter des ces bribes de journal de bord que vous avez lu de temps à autre.

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