Dîner avec vue

Les « restaurants », au sens où on l’entend dans la culture occidentale, sont quasi-inexistants. Ici, on mange souvent en plein air sur des petites tables et des chaises en plastique. La nourriture est cuisinée dans des woks douteux et les assiettes lavées dans une bassine d’eau trouble. Et malgré tout, c’est bon et l’estomac se porte très bien.

La cuisine n’est pas vraiment variée. On retrouve souvent du riz frit et des légumes ou des légumes frits et du riz. (Non, ce n’est pas une blague, les deux options sont inscrites sur les cartes pour un résultat similaire dans l’assiette). On agrémente parfois le plat de base d’un peu de poulet, porc, crevettes ou omelette.

En revanche, on trouve plein de fruits bien agréables et rafraichissants : ananas, papaye, bananes, pastèque…

La pagode Shwedagon et les milliers de stûpas

Nous avons fait une visite nocturne de la pagode Shwedagon, haut lieu du bouddhisme theravada. Dominant la ville de Yangon, le stûpa, doré de la tête aux pieds, fait presque 100 mètres de haut. Soixante-quatre mini temples forment une collerette et 4 plus grands siègent aux points cardinaux du site. La pagode existerait depuis le Xème siècle. Mais comme la plupart des monuments historiques dans la région, elle a été reconstruite et restaurée à de nombreuses reprises.

En geek, je connaissais surtout cette « merveille » via Civilization… la voir en vrai c’est différent ;-)
On fait le tour du stûpa dans le sens des aguilles du montre en prenant soin de retirer ses chaussures. Puis on écarquille les yeux pour admirer ce monde fascinant et kitsch à souhait. Tout est doré. Des guirlandes scintillantes clignotent absolument partout. Il y a même des sortes de rayons lumineux derrière chaque statue de Bouddha. C’est un small-world (comme chez Disney) lumineux où se mêlent pèlerins et touristes.

Conseils aux voyageurs : L’entrée payante va dans les caisses du gouvernement (qui à l’heure actuelle est entre deux eaux) donc vous pouvez tenter la carte du « j’entre sans payer et advienne que pourra ». C’est ce qu’on a fait et ça s’est bien passé. Alors que l’on sortait deux personnes ont voulu nous faire payer un ticket mais on a refusé (n’étant d’ailleurs pas du tout sur qu’il s’agisse de vrais vendeurs).

A travers la Birmanie, ce n’est pas par centaines mais par milliers que l’on compte les stûpas bouddhistes. Il y en a à tous les coins de rues et même en rase campagne. C’est rond, haut, pointu et souvent doré. C’est très kitsch et ils se ressemblent tous. Nous avons visité l’incontournable Shwedagon (que je conseille), deux autres à Madalay, un autre à Bagan. A Yangon, vous ferez forcément le tour de la pagode Sule et son atypique coupole octogonale. Elle sert de rond-point et de référence pour les distances kilométriques.

Le bétel

Au Myanmar, presque tous les hommes chiquent des feuilles de bétel ! Cette plante est une drogue douce stimulante. La feuille est enduite de chaux puis de noix d’arec… et les hommes crachent ainsi de la salive rouge un peu partout (parfois dans des crachoirs mais pas toujours). Il y a des vendeurs à tout les coins de rue mais ça ne m’a pas donné envie d’essayer pour autant…

Yangon, Myanmar (Rangoon, Birmanie)

Rangoon et ses quatre millions d’habitants fut la capitale de la Birmanie depuis la période britannique jusqu’à tout récemment (2007) lorsque la junte au pouvoir décide, pour des raisons de stabilisation interne semble-t-il, de déplacer la capitale vers le centre du pays. La ville reste cependant le centre économique et la porte vers l’international. En effet, les frontières terrestres étant toujours fermées, on arrive en Birmanie forcément par l’aéroport de Rangoon. Euh, pardon « Yangon ». Depuis vingt ans le gouvernement a revu un certain nombre de toponymes. Les birmans utilisaient déjà le nom de Yangon mais les britanniques l’aurait mal compris et déformé en Rangoon.

Bref, c’est une ville très animée ; des vendeurs sur tous les trottoirs (on dirait une brocante géante) et un bric-à-brac étonnant dans les petites boutiques… Le système D règne en maître. Toutes les voitures sont rafistolées. En prenant un taxi, ne soyez pas surpris que le chauffeur vienne vous baisser la vitre avec l’unique manivelle à sa disposition (très pratique, elle peut servir sur n’importe quelle vitre) ; ne cherchez pas non plus les accoudoirs et les ceintures…

Conforme à la légende, les birmans sont extrêmement sympathiques. Ils n’hésiteront pas à vous renseigner et toujours avec le sourire. N’hésitez pas à échanger quelques mots dans les shared-taxi si vous croisez un birman parlant anglais. (« Shared-taxi » définition : pick-up avec deux bancs et un toit ou peuvent s’entasser jusqu’à 20 personnes). C’est un pays où l’on se sent vraiment en sécurité partout et le tourisme en plein développement n’a pas encore rendu les gens blasés.

Dollar birman

L’arrivée au Myanmar commence par un accueil à l’aéroport avec un mini-bus archi rouillé prêt à s’effondrer nous emmener à l’hôtel. (Première fois qu’on m’attendait avec une petite pancarte à mon nom :-) Les routes et les véhicules ont le charme désuet que j’imagine à la Havane… Il fait chaud mais moins lourd qu’à Bangkok. Bref, ça commence bien.

C’est avant de découvrir le système monétaire local. On nous avait conseillé de prendre des dollars et c’est une terrible erreur ! Il faut venir ici avec des euros qui s’échangent très bien (cours officieux actuel : 1€ = 1040K). En revanche le dollar ne s’échange pas selon la valeur faciale du billet mais selon son usure ! Ainsi, un billet neuf, sans aucun plis et pas la moindre égratignure pourra s’échanger au taux de 1$ pour 820K. Le taux tombe très vite si le billet est froissé ou à la moindre tâche (750K). Les billets usés ou avec un trait de stylo ne s’échangeront carrément pas. Les petites coupures s’échangent elles aussi à un taux inférieur… C’est totalement dingue et n’a absolument aucun sens, mais c’est ainsi…

Conseils aux voyageurs : Prenez quand même quelques dollars pour payer les hôtels mais vérifiez extrêmement attentivement les billets. Ils doivent être quasi-neuf. Pour la petite monnaie, vous changerez des euros en Kyats à l’arrivée.

Tuk-tuk city

Moyen de locomotion incontournable de Bangkok, le tuk-tuk est un scooter à trois roues avec 3 à 4 places disponibles à l’arrière suivant la taille de votre royal fessier. Il vous en coutera environ 60/80 THB (~1,5/2€) pour une course en ville. Les lignes de métro ne couvrant pas la totalité de la ville (notamment pas la vieille ville) et les taxis étant plus cher, le tuk-tuk est la solution idéale pour les petits trajets. Enjoying tuk-tuk :-)

La ville des anges

« Ville des anges, grande ville, résidence du Bouddha d’émeraude, ville imprenable du dieu Indra, grande capitale du monde ciselée de neuf pierres précieuses, ville heureuse, généreuse dans l’énorme Palais Royal pareil à la demeure céleste, règne du dieu réincarné, ville dédiée à Indra et construite par Vishnukarn. »
C’est le nom complet de Bangkok, que les thaïs nomment plus sobrement Krung Thep (ville des anges) dans la vie de tous les jours (sans doute par manque de temps…). D’après Wikipédia, seuls les étrangers utilisent le nom de Bangkok. Nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de vérifier une fois sur place.

En 1767, lorsque la capitale Ayutthaya (je vous en ai parlé ici) tombe aux mains des birmans, le général Taksin décide de fonder une nouvelle capitale à l’endroit où nous sommes actuellement (coïncidence). Il choisit quand même assez mal le lieu… un ancien marais dont le sous-sol constitué d’alluvions semble être un enfer pour la construction, mais un paradis pour les moustiques.

Nous avons occupé nos deux jours sur place à découvrir quelques incontournables :
Le palais royal (et son bouddha d’émeraude), Vimanmek Mansion (la plus grande maison en teck du monde), Jim Thompson’s house (un américain qui avait déplacé et magnifié des maisons de construction traditionnelle), le Wat Saket (temple de la montagne d’or*), le quartier animé de Kaosan road…
* Anecdote amusante : au XIXème siècle les thaïs décident de construire un stupa à cet emplacement. Mais vu que le sol est mou partout, il s’effondre. Cinquante ans plus tard, les ruines ont constitué une petite colline artificielle stable sur laquelle un nouveau temple a pu être construit. Hop : temple de la montagne d’or.

Conseils aux voyageurs : le billet couplé palais royal + Vimanmek Mansion est cher (400 THB ~10€) mais Vimanmek vaut le coup d’oeil et le palais royal est un incontournable même si je ne suis pas vraiment fan. La visite guidée de la maison de Jim Thompson est très agréable. A faire donc. En revanche, ne vous faites pas embarquer par les 250 personnes que vous croiserez et qui vous proposeront d’aller voir un magnifique stupa avec un grand bouddha qui est « exceptionnellement ouvert aujourd’hui ».